10 Mayıs 2020

OUEST FRANCE

Les grèves de la faim se multiplient contre les lourdes condamnations pour terrorisme et les mauvais traitements en prison. Le gouvernement islamo-nationaliste turc fait tout pour éviter que ces morts ne deviennent des martyrs.

Une poignée de proches et plusieurs dizaines de policiers ont assisté, samedi 9 mai, à Kayseri, en Anatolie, aux obsèques du musicien Ibrahim Gökçek, 40 ans. Son épouse, Sultan, également musicienne, avait obtenu une permission exceptionnelle de sortie de la prison où elle est détenue dans l’attente de son procès. Le musicien est décédé jeudi 7 mai, à l’issue de 323 jours de grève de la faim, pour protester contre l’interdiction de concert qui frappe depuis 2015 son groupe de folk-rock accusé de « terrorisme » par laTurquie.

« Désespoir de ces gens condamnés »

Ibrahim Gökçek était le bassiste de Grup Yorum, un collectif contestataire qui a vendu plus de deux millions d’albums en trente-cinq ans d’existence. Au mois d’avril, une autre membre du groupe, Helin Bölekavait également perdu la vie à l’issue d’une grève de la faim. Un mode d’action qui se multiplie en Turquie dans les milieux de la gauche radicale.  Je le désapprouve, mais il faut comprendre le désespoir de ces gens condamnés à des peines très lourdes sans un début de preuve, par une justice complètement aux ordres du pouvoir politique , considère Ömer Faruk Gergerlioglu, député en charge des droits de l’homme au sein du HDP, un parti d’opposition de gauche pro-kurde.

Le gouvernement islamo-nationaliste, qui refuse de rencontrer les familles, tente d’éviter que ces morts ne deviennent des martyrs. Vendredi 8 mai, la police a fait irruption dans le quartier de Gazi, à Istanbul, où des habitants se rassemblaient autour de la dépouille d’Ibrahim Gökçek, après avoir arrêté des proches et les avocats de la famille. Elle s’est saisie du corps pour l’enterrer dès le lendemain.

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